Le cercle des utopistes anonymes

D'Eugène Durif


Mise en scène Jean Louis Hourdin




Trois personnages, deux hommes et une femme plus jeune, embarqués dans un drôle de voyage immobile.

Entre clowns et pèlerins, ils se questionnent en paroles et en musique.
En appellent à des précédents, s’interrogent, mine de rien, sur les catastrophes de l’histoire qu’ils ont pu provoquer.
Se demandent si l’on peut encore rêver, si l’utopie est une exigence toujours neuve, font toutes sortes de tentatives pour se mettre en chemin, sur des chemins imprévisibles où il fait bon parfois se perdre…

Texte : Eugène Durif
Mise en scène : Jean-Louis Hourdin
Musique : Pierre-Jules Billon
Avec : Pierre-Jules Billon, Eugène Durif et Stéphanie Marc
Lumières : Fabien Leforgeais
Costumes : Isabelle Decoux

Coproduction et résidences :
La Mégisserie – Scène conventionnée de Saint-Junien, GRAT – Cie Jean-Louis Hourdin.

Avec le concours du Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Limousin), de la Région Limousin, de la SPEDIDAM et de l’ADAMI.

Créé les 29 et 30 janvier 2015 à la Mégisserie – Scène conventionnée de Saint-Junien (87)

"Nul doute qu’ils se souviennent de la cour de récréation de leur enfance, ces deux compères, le philosophe et le musicien qui décident de repartir à zéro ou tout au mieux à l’an 01, en déposant tout le trésor de leurs connaissances sur la marelle de leurs conjectures .

En panne d’inspiration, Pierre le musicien et Eugène, le philosophe poète, sentent sonner le glas de leur compagnonnage artistique et leurs échanges philosophico poétiques ne produisent pas les étincelles espérées . C’est alors qu’Eugène , le philosophe a la merveilleuse idée d’embaucher une jeune femme naïve, vierge de prétentions intellectuelles, pour rallumer leur flamme.

Le philosophe réchappé de Mai 68 a des allures de vieux jeune taoïste qui contemple au bout d’une tige, ce fameux rien qui goutte au bord du précipice pour le bien d’une humanité sans complexes. Béatitude absolue générée par des rêveurs impénitents qui passent leur temps à lancer leur canne à pèche dans une grosse rivière pleine de petites et grosses idées, pendant que les autres bossent.

Le musicien incarné avec un sang froid ironique par Pierre-Jules BILLON, quant à lui, ne croit qu’à ses instruments. En vérité, il serait capable de jouer, inspiré par le seul sifflement d’un serpent, ou le croassement d’une grenouille. Il est très probable que les vagabondages poétiques de son ami, atteignent le champ de son aquarelle musicale sans qu’il ait besoin de les comprendre.

Et puis apparaît la jeune femme naïve, Stéphanie Marc, belle présence, véritable fleur bleue, capable toute seule d’illuminer le champ le plus désert. Les pantalonnades philosophiques d’Eugène ne peuvent atteindre sa vitalité de femme amoureuse de l’amour, de la vie.

Les trois personnages n’ont pas le même langage, ni les mêmes valeurs, mais ils hument le même air, celui de l’utopie vagissante. Le voyage immobile auquel nous convie le spectacle d’Eugène DURIF, mis en scène par Jean-Louis HOURDIN, est de ceux où l’on surfe en prenant une sorte de pose nénuphar. Imaginez qu’au bord d’une fenêtre, une pensée de CAMUS vienne mordiller votre oreille, tandis qu’à la radio surgit la voix de la môme Piaf, et qu’à l’étage au dessus, quelqu’un piétine le parquet sur un air de biguine… C’est l’été, les fenêtres sont ouvertes. Tout est possible, voilà la merveilleuse utopie. Les petites pensées casse- gueules d’Eugène se retrouvent les pattes en l’air en pleine prairie utopique, au diapason de la musique de Pierre qui pince les mollets de la belle Stéphanie.

Saviez vous qu’il suffit de quelques mouches volantes pour faire résonner une timbale d’artistes . Formidable insecte, l’utopie à qui l’on arrache souvent beaucoup de pattes, se relève toujours. C’est le fer de lance des poètes et de philosophes et des hommes tout simplement. Allez goûter sans modération à sa substantifique moelle au cercle des utopistes anonymes . Eugène DURIF en véritable entomologiste nous en dresse un portrait très croustillant et rafraîchissant avec un humour poétique délicieux.
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Evelyne Trân - Le Monde

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